Avant de souscrire une assurance voiture, il est important de savoir l’âge du conducteur est un critère qui influe sur le montant des cotisations. À ce titre, les conducteurs seniors sont classés dans la même catégorie que les néophytes : ils voient s’appliquer une surprime quasi-automatique, même s’ils sont plus prudents au volant que la moyenne des automobilistes (dixit la prévention routière). Pour cette raison, une assurance auto senior est souvent plus chère à garanties équivalentes. Pourquoi les personnes âgées sont-elles considérées comme une population à risque pour les compagnies d’assurance ? À quel moment parle-t-on d’assurance auto pour senior ? Et comment s’assurer après 60 ans sans y laisser ses économies ?
Pourquoi les conducteurs seniors sont-ils des personnes à risque aux yeux des assureurs ?
Les compagnies d’assurance calculent le montant des primes en fonction du niveau de risque représenté par un assuré. Parmi les critères pris en compte, il y a l’âge du conducteur, son expérience et son historique en matière de conduite automobile. On aurait tendance à penser que les conducteurs seniors, riches d’une longue expérience, sont ceux qui bénéficient des primes les plus intéressantes – sauf s’ils affichent des malus d’assurance auto, bien sûr. Et pourtant, cette catégorie de la population est placée dans la même case que les jeunes conducteurs : parmi les assurés à risque !
La raison en est simple : les conducteurs seniors représentent un risque en raison de changements physiologiques inévitables. À partir d’un certain âge, les réflexes sont moins vifs et l’acuité visuelle diminue. Voilà pourquoi certaines compagnies d’assurance rechignent à couvrir les automobilistes au-delà de 60 ou 65 ans. Alors même que les chiffres de la prévention routière montrent que les conducteurs seniors sont en moyenne plus prudents que les autres, et qu’ils ne provoquent pas plus d’accidents. Mais voilà : en France, l’absence d’examen médical obligatoire pour les conducteurs âgés ne permet pas de faire la différence entre ceux qui représentent un risque, et les autres.
Plutôt que de refuser d’assurer les automobilistes seniors, les assureurs appliquent des cotisations plus élevées. Ils s’appuient pour cela sur trois arguments :
- L’acuité visuelle et sonore baisse au-delà de 65 ans, augmentant le risque d’accident (sachant qu’il n’existe pas d’examen médical obligatoire) ;
- Les conducteurs seniors ne provoquent pas plus d’accidents que la moyenne, mais ils sont plus souvent mortels, ce qui pèse sur les assureurs au titre de la responsabilité civile ;
- Les seniors sont plus vulnérables physiquement en cas d’accident, donc les indemnisations sont plus lourdes pour les compagnies d’assurance.
Pour toutes ces raisons, les personnes âgées doivent souscrire une assurance auto senior, plus coûteuse et soumise à plus de conditions.
Qu’est-ce qu’une assurance auto senior ?
A vrai dire, il n’existe pas à proprement parler d’assurance auto senior. Il s’agit plutôt d’une couverture assurantielle destinée à protéger les conducteurs seniors et caractérisée par des primes d’assurance plus élevées que la moyenne. Les garanties contenues ne sont pas différentes, pas plus que les niveaux de couverture proposés :
- Assurance auto au tiers (uniquement la responsabilité civile) ;
- Assurance auto au tiers avec garanties complémentaires (responsabilité civile agrémentée d’options sélectionnées au cas par cas) ;
- Assurance auto tous risques (une offre qui protège le conducteur et ses biens en plus de la responsabilité civile).
On parle d’assurance auto senior parce que les assureurs proposent à ces conducteurs des contrats adaptés à leurs besoins et au risque accru qu’ils représentent. Une assurance auto senior peut intégrer automatiquement certaines garanties quel que soit le niveau de protection (y compris pour une simple assurance responsabilité civile). Ou bien proposer à son bénéficiaire de passer un examen médical (ou de fournir un certificat médical obtenu auprès de son médecin traitant) pour profiter de réductions sur les cotisations, en montrant que sa réactivité et son acuité visuelle ne baissent pas…
Avantages et inconvénients de l’assurance auto pour senior
On le voit : l’assurance auto pour senior ne revêt pas beaucoup d’avantages, en raison de la surprime appliquée par la plupart des assureurs. Si certaines compagnies proposent des réductions pour les conducteurs seniors n’affichant aucun malus d’assurance auto, elles ne suffisent plus à compenser la surprime passé un certain âge…
Quant aux inconvénients, ils sont légion. À la surprime (équivalente à celle d’un jeune conducteur), il faut ajouter un risque plus grand de résiliation du contrat par l’assureur en cas de sinistre – notamment à la suite d’un accident responsable. De la même manière, une conduite automobile à risque, un certificat médical indiquant des problèmes physiologiques, ou des malus d’assurance auto, peuvent pousser l’assureur à ne plus couvrir son client à l’échéance du contrat.
Comment réduire le coût d’une assurance auto pour senior ?
Les primes imposées dans le cadre d’une assurance auto senior sont élevées. Mais il existe des moyens d’atténuer ce poste de dépense. Pour y parvenir, les conducteurs seniors peuvent ainsi :
- Mettre en avant leur prudence accrue au volant, précisément en raison des changements physiologiques auxquels ils sont confrontés, comme la baisse de l’acuité visuelle et sonore.
- Valoriser leur longue expérience de conduite automobile. C’est d’autant plus vrai pour quelqu’un qui n’a pas causé d’accident responsable et n’a pas accumulé de malus d’assurance auto.
- Proposer de fournir un certificat médical ou de passer un examen médical pour faire état de leur bonne santé (pas de perte d’acuité visuelle ni de réactivité, etc.).
- Passer un stage de prévention routière dédié aux seniors, dans le but d’apprendre aux conducteurs à adapter leur conduite automobile à leurs aptitudes physiques.
- Sélectionner les garanties réellement adaptées à leurs besoins. Par exemple en souscrivant une assurance auto au tiers agrémentée de garanties complémentaires, comme une assurance au kilomètre (pour ceux qui n’effectuent que de courts trajets).
- Mettre dans la balance les autres contrats d’assurance qu’ils possèdent (assurance habitation, mutuelle santé, assurance remorque, assurance animaux…) pour obtenir une remise globale sur l’ensemble de ceux-ci.
Quoi qu’il en soit, il est toujours judicieux de faire marcher la concurrence, pour voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Pour cela, il est possible d’interroger en direct les assureurs, ou de passer par un comparateur d’assurance pour se faire une bonne idée des tarifs en fonction des garanties désirées, des besoins et du type de conduite automobile pratiqué.